norah jonesDes chanteuses d'hier - la reine Shirley Horn - et surtout d'aujourd'hui - avec le retour au jazz de Norah Jones et la révélation Kandace Springs.

Avec « Day Breaks» (Blue Note/Universal), son dernier opus, Norah Jones revient à ses racines jazz, qui avaient été à l’origine du démarrage particulièrement brillant de sa carrière avec son album «Come Away With Me » (2002). Un CD ayant remporté huit Grammy Awards et qui s’est vendu à plus de 11 millions d’exemplaire. Entre temps, la pianiste et chanteuse, âgée de 37 ans et devenu mère de deux enfants, s’était quelque peu égarée vers d’autres styles musicaux plus lucratif.

Pour son retour au jazz, la jeune femme a fait appel à de véritables légendes de cette musique comme le saxophoniste Wayne Shorter, l’organiste Dr. Lonnie Smith, le contrebassiste John Patitucci et le batteur Brian Blade (tous deux membres réguliers du 4tet de W. Shorter). Douze titres, dont neuf originaux avec un véritable blues « Carry On », et trois reprises de Duke Ellington (« African Flower (Fleurette africaine) », agrémentée d’un magnifique solo de Wayne Shorter), Horace Silver (« Peace ») et Neil Young (‘Don’t Be Denied »). En renouant surtout avec le jazz et le piano, fils rouges de ces enregistrements, Norah Jones rentre au bercail avec brio et élégance. Elle sera en concert le 11 novembre à Lyon, le 12 à Lille, le 15 à Paris (Salle Pleyel), le 16 à Bordeaux et le 21 à Paris (Olympia – Blue Note Festival).


Kandace Springs Les « révélations » parmi les chanteuses sont légion. Beaucoup trop d’appelées et très peu d’élues. Un sort qui ne devrait pas toucher Kandace Springs. A 27 ans, la jeune femme, qui revendique clairement les influences d’aînées comme Billie Holiday, Roberta Flack, Nina Simone et... Norah Jones, vient de graver son nouveau disque pour un label prestigieux, « Soul Eyes » (Blues Note/Universal). Celle qui a eu la chance d’être invitée – et encouragée - par Prince à se produire lors d’un concert pour le 30è anniversaire de la parution de « Purple Rain », se révèle une belle vocaliste et pianiste.

Une instrumentiste qui explose véritablement sur scène où elle peut affirmer son talent en toute liberté. Ce sentiment est apparu pleinement lors d'un récent show-case donné au Duc des Lombards à Paris durant lequel elle a bluffé le public invité, les journalistes présents et même les responsables de sa maison de disques, grâce à une maîtrise instrumentale exceptionnelle, colorée et riche. Accompagnée sur son disque notamment de Terence Blanchard (trompette) et Vinnie Colaiuta (batterie), Kandace Springs laisse entrevoir de grands espoirs et une belle créativité. A découvrir absolument en concert à Paris, le 16 novembre au Jazz Club Etoile (dans le cadre du Blue Note Festival).


Shirley HornLa reine Shirley

Propulsée sur le devant de la scène à l’aube des années 1960 par Miles Davis, puis par Quincy Jones, Shirley Horn (1934 – 2005) a toujours privilégié un jeu pianistique digne de mentors comme Erroll Garner, Oscar Peterson et Ahmad Jamal – autrement dit la vieille école – et les petites formations (trios), à ses talents vocaux qui n’étaient pourtant pas sans rappeler ceux des crooners au masculin. Deux aspects essentiels de sa carrière qui se retrouvent dans « Shirley Horn Live At The 4 Queens » (Resonance Records/Socadisc), un CD live rassemblant pour la première fois un concert inédit donné en 1988 à Las Vegas. Accompagnée de son fidèle bassiste depuis vingt ans, Charles Ables, et du batteur Steve Williams, Mme Horn interprète d’une voix mielleuse et ensorceleuse, tout en raffinement, élégance, subtilité et chaleur neuf standards, sublimés par un jeu de piano d’une rare émotion et inventivité.