En cette année de célébration du 50è anniversaire de la disparition de John Coltrane, le saxophone sera particulièrement à l'honneur lors de l'édition 2017 de Jazz à la Villette à Paris (31 août - 13 septembre) avec notamment au programme son plus fidèle disciple, Pharoah Sanders, et celui qui l'avait un temps accompagné dans la révolution free jazz, Archie Shepp.


Pharoah Sanders Hussain Kuhn © Uli FildA 76 ans, Pharoah Sanders, associé au percussionniste indien Zakir Hussain (ex-Shakti de John McLaughlin) et au pianiste allemand, chantre du free jazz européen depuis un demi-siècle, Joachim Kühn, va une fois de plus tenter de repousser les barrières et les frontières musicales du jazz vers d'autres horizons inexplorés et/ou inexploités.

Tout comme, en cette première partie de soirée (1er septembre), le duo inattendu et imprévisible, composé du légendaire DJ de Detroit, pionnier du techno, Jeff Mills, et le jeune et talentueux improvisateur, le très expressif Emile Parisien.

Quant à Archie Shepp, désormais octogénaire, c'est en compagnie de Jason Moran (piano, ex-Charles Lloyd), Olivier Miconi (trompette), Wayne Dockery (batterie), Hamid Drake (batterie) et de la vocaliste/organiste Amina Claudine Myers, le tout augmenté d'un chœur de gospel, qu'il va se replonger dans les spirituals et une certaine tradition (12 septembre).

Les souffleurs de la jeune génération

La jeune génération de souffleur sera également à l'honneur.

Si l'omniprésent Emile Parisien et Vincent Peirani (accordéon) rendront hommage à la musique kaléidoscopique du co-fondateur de Wheather Report, le claviériste Joe Zawinul, dix ans près sa mort (2 septembre), la nouvelle voix du saxe-alto mais surtout le multi-instrumentiste canadien Jowee Omicil, adepte d'une forme de jazz aux racines plurielles - en première partie de Foley (ex-bassiste de Miles Davis) avec comme invité LE dernier saxophoniste du même Miles, Kenny Garrett (3 septembre) - et l'étoile montante de la scène jazz britannique, Shabaka Hutchings - qui rendra hommage à une des ses plus grandes influences, Pharoah Sanders (6 septembre) - formeront la phalange remarquable d'une génération qui mélange les genres et explore de nouveaux horizons.

Donny McCaslin ©Jimmy KingSans oublier celui qui est rapidement devenu très médiatique après son bref mais éclatant passage dans l'ultime album de David Bowie, "Blackstar", Donny McCaslin, dont la musique fusionnelle est un trait d'union entre jazz, rock, pop et électro.

Cependant, la manifestation d'une grande ouverture musicale, sera aussi l'occasion de retrouvailles.

Tout d'abord avec une grande dame du jazz vocal authentique, Dianne Reeves. Digne héritière de divas comme Dinah Washington, CarmenMcRae et, bien sûr, Ella Fitzgerald, la chanteuse Detroit dont le dernier CD, "Light Up The Night - Live in Marciac" (Blue Note/Universal) paraîtra le 15 septembre, va donner tout la mesure de son immense talent dans un endroit qui lui sied le mieux : la scène et le live (10 septembre).

Autre concert particulièrement attendu, celui du batteur créateur de l'afrobeat, Tony Allen (9 septembre). Adepte d'un jeu polyrythmique exubérant et ravageur, cet ancien acolyte de la star nigériane Fela Kuti, âgé de 77 ans, s'est récemment attaqué au répertoire d'Art Blakey et s'apprête à sortir un nouveau CD, "The Source" (Blue Note/Universal - à paraître le 8 septembre) énergique et surpuissant.

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