Trois pianistes - Paul Lay, Fred Hersch et Erroll Garner (à titre posthume) - et deux saxophonistes - Géraldine Laurent et John Surman - ont été les principaux lauréats 2015 de l'Académie du Jazz au cours d'une soirée qui a vu un All Stars des prix Django Reinhardt et le Duke Orchestra dirigé par Laurent Mignard, plus des invités de marque, se partager la scène du Théâtre du Châtelet à Paris.
A 31 ans, le pianiste béarnais Paul Lay a reçu des mains de François Larcharme, président de la vénérable institution qui fêtait son 60è anniversaire en ce lundi 8 février, le très convoité prix Django Reinhardt, qui récompense le musicien français de l'année. Le lauréat s'est offert une relecture étonnante et impressionnante de vitalité du fameux "Cheek To Cheek", ovationnée par le nombreux public présent.
Le Grand Prix (meilleur disque) est allé au pianiste américain Fred Hersh, alors que le prix du Disque français (meilleur disque enregistré par un musicien français) a été attribué à la saxophoniste-alto Géraldine Laurent pour son CD, "At Work" (Gazebo/L'Autre Distribution), dans lequel officie... Paul Lay ! Si le prix du Musicien européen est allé au saxophoniste britannique John Surman, récompensé pour l'ensemble de son travail, le prix de la Meilleure réédtion ou meileur inédit a couronné le pianiste Erroll Garner (1923 - 1977) à l'occasion de la réédition d'un album culte en version "complete" : "The Complete Concert By The Sea" (Columbia Legacy/Sony Music).
Enfin, parmi les autres récipiendaires figurent notamment le tandem André Villéger/Philippe Milanta (prix du Jazz classique) et la vocaliste Cécile McLorin Salvant (prix du Jazz vocal).
Cette cérémonie du 60è anniversaire a aussi été l'occasion d'un double concert. En première partie a été réuni un All Stars des prix Django Reinhardt précédents - René Urtreger (piano), Henri Texier (contrebasse), Simon Goubert (batterie), Eric Le Lann et Airelle Besson (trompettes) Pierrick Pedron, Géraldine Laurent (omniprésente !) et Stéphane Guillaume (saxophones) - qui ont chauffé la salle sur plusieurs standards dont "Summertime" et "Milestone".
La seconde partie a été animée par le Duke Orchestra, dirigé par Laurent Mignard. Cette grande formation de 15 musiciens - dont deux femmes, Julie Saury (batterie) et Aurélie Lopez (anches) - qui sonne comme le big band du Duke dans les années 1940/1950, a revisité une infime partie du répertoire de l'orchestre du pianiste, avec "Harlem Suite" ou "Sophisticated Lady". Avant d'accueillir des invités prestigieux : John Surman (au soprano), Jean-Luc Ponty (violon) pour deux compositions originales, et le chanteur/showman Sansévérino, costume blanc et guirlande autour du cou, qui a démontré toutes ses aptitudes pour le scat et le swing, notamment sur "Take The A Train" et 'It Don't Mean A Thing (If It Aint't Got That Swing)".