Consternation ! Stupeur ! Incompréhension ! Le monde du jazz est sous le choc après l'annonce de la mort de Roy Hargrove, à l'âge de 49 ans samedi matin à New York des suites d'un arrêt cardiaque.
Celui qui était considéré comme un des meilleurs trompettistes/ buglistes et jazzmen de sa génération se produisait encore il y a seulement un peu plus de deux semaines (le 15 octobre) au New Morning à Paris à la tête de son Quintet (Justin Robinson, saxe-alto ; Ameen Saleem, contrebasse & basse ; Tadataka Uno, piano & Evan Sherman, batterie).
Originaire de Waco dans le Texas où il était né le 16 octobre 1969, Roy Hargrove faisait partie de cette génération de nouveaux jazzmen arrivés sur scène à l'aube des années 1990, à l'image de Brad Mehldau (piano) et Joshua Redman (saxophones).
Lauréat de deux Grammy Awards (en 1998 et en 2002), celui qui avait été découvert et adoubé par son prestigieux aîné Wynton Marsalis après une année passée à la Berklee School of Music de Boston et qui réclamait volontiers avoir été influencé plus par des saxophonistes que par ses alter ego, avait été, au début des années 2000, un lien entre le jazz et les formes musicales urbaines.
A cette époque, le trompettiste - qui avait travaillé avec des jazzmen de tout premier plan comme Sonny Rollins, Herbie Hancock, Oscar Peterson, Roy Haynes, Jackie McLean, les chanteuses Shirley Horn et Erykah Badu - s'était aventuré dans un mix musical hip-hop, funk, soul et jazz aux commandes de son groupe RH Factor. Tout en menant en parallèle, une carrière plus acoustique avec son Quintet.
L'une de ses compositions les plus populaires s'intitulait "Strasbourg Saint-Denis" (2008) en hommage au club le New Morning, son escale favorite quand il se produisait à Paris.