Miles Davis 1991© Philippe CibilleQuelques mois avant sa disparition - le 28 septembre 1991 à l'âge de 65 ans - Miles Davis avait entrepris ce qui allait être son ultime tournée européenne.

A la tête de sa formation d'alors - Kenny Garrett (saxe-alto,flûte ; entré dans la légende du jazz comme étant "LE dernier saxophoniste" de Miles), Deron Johnson (claviers), Joseph "Foley" McCreary Jr.(lead basse électrique) et Richard Patterson (basse électrique), Ricky Wellman (batterie) - le trompettiste avait donné pas moins de sept concerts en juillet en France (dont trois à la "JVC Grande Parade du Jazz" de Nice et deux à "Jazz à La Villette" à Paris).

Et en ce 1er juillet 1991, celui qui est aussi appelé "le Prince des ténèbres" - puis "le Picasso du jazz" par Jack Lang, alors ministre de la Culture après lui avoir remis la Légion d'honneur - se produit au festival "Jazz à Vienne" (Isère) où il va illuminer le majestueux Théâtre antique romain et enflammer les milliers de spectateurs/auditeurs.

Ces instants mémorables, restés inédits jusqu'à ce jours, sont à découvrir dans "Merci Miles ! Miles Davis - Live at Vienne" (double CD ou LP - Warner/Rhino Records).cover Miles Davis Merci Miles !
Au programme ce soir-là, huit morceaux. Parmi lesquels deux compositions de Prince, pour qui le leader, s'exprimant presque exclusivement et avec parcimonie à la trompette bouchée, avait une grande admiration : "Penetration" et "Jailbait".

Et surtout les deux tubes du répertoire davisien d'alors : une reprise de "Human Nature", un titre écrit par Michael Jackson, et "Time After Time", créé par la chanteuse américaine Cindy Lauper.
"Human Nature" qui va offrir à Kenny Garrett l'occasion d'un long solo absolument illuminé, parfois déjanté et poussé jusqu'à une forme d'extase instrumentale et musicale complète par la section rythmique. Spectaculaire, ahurissant et absolument ébouriffant !

Ajoutons que cette merveille discographique est accompagnée d'un formidable, très documenté et exhaustif livret (avec des photos inédites) de la plume de l'historien du jazz, Ashley Kahn.

A jamais, un grand "Merci Miles" !